Quatre femmes ont été primées durant un concours d’idées entrepreneuriales innovantes. Organisé par FIADI (Femmes Ingénieures Actives pour le Développement Inclusif) en partenariat avec l’ambassade de France au Burundi, le concours a décerné des prix allant de 800 000 BIF à 1 500 000 BIF, aux meilleurs projets des femmes ingénieures. Mais quelles sont les idées véhiculées par ces projets ? Comment est-ce que ces femmes entrepreneurs comptent les réaliser ? Où se projettent-elles dans l’avenir ?
La deuxième place a été remportée par Ir Nadine NKURUNZIZA, empochant à la clé un prix équivalent à un million (1.000.000BIF) de francs burundais. Le projet « Ferme IGICANIRO » se lance le défi de réduire le taux de malnutrition chronique chez les enfants en produisant des œufs et la chair de poules bon marché. Dans cette entrevue, Ir NKURUNZIZA nous dévoile le plan derrière l’effectivité de son projet.
Akeza.net : Qui est Nadine NKURUNZIZA ?
Ir Nadine NKURUNZIZA : Je m’appelle Ir Nadine NKURUNZIZA et j’ai 35 ans. Je suis diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de l’Université Yaoundé ; Option sécurité des systèmes d’information et de communication.
Akeza.net : Quelle est l’idée derrière votre projet ? En quoi votre projet est-il innovant ?
Ir Nadine NKURUNZIZA : Le projet « Ferme IGICANIRO » va implanter un élevage évolutif de poules reproductrices avec comme objectif de produire des œufs de consommation et des œufs de couvaison. A notre Ferme IGICANIRO, nous comptons transformer les œufs en une diversité de produits de consommation.
Etant organisés en un groupement de dix (10) personnes, nous débuterons avec une couveuse à forte potentiel de production. L’objectif étant d’atteindre dix (10) poulaillers établis dans différents coins du pays.
Ir Nadine NKURUNZIZA, deuxième lors de la compétition organisée par la FIADI sous l’appui financier de l’Ambassade de France @Akeza.net
Akeza.net : D’où vous est venue cette idée ?
Ir Nadine NKURUNZIZA : L’idée, je l’ai depuis mon jeune âge. Tout est parti d’un cadeau d’une poule reçue de la part de ma mère. De cette poule, je me suis constitué un cheptel d’une vingtaine de chèvres. Cette petite ferme de caprins m’a permis de payer jusqu’à 70 % des frais académiques à l’Université du lac Tanganyika (ULT). J’y ai décroché une licence en Faculté d’informatique : Option génie logiciel.
Je dirais sans hésiter que j’ai acquis une expérience en élevage de petit bétail. C’est pourquoi après une minutieuse réflexion, je me suis décidé de lancer une ferme moderne de volailles afin d’apporter la pierre à l’édifice du développement qui est en train d’être construit, mais aussi pour inspirer les jeunes filles passionnées d’élevage.
Akeza.net : Avez-vous déjà commencé à réaliser votre projet ?
Ir Nadine NKURUNZIZA : Je compte commencer à partir de Mars 2021 avec un capital de 25 000 000 BIF. J’ai déjà acquis un terrain de 4 ares équivalent à 4 ans d’épargne. Je voudrais signaler que les portes sont grandement ouvertes pour un financier ou un donataire qui voudrait contribuer dans la réalisation de ce projet.
Akeza.net : Quels sont les risques et les défis qui minent la réalisation de votre projet ?
Ir Nadine NKURUNZIZA : Le principal défi est le manque de poules locales améliorées et des œufs fécondés sur le marché.
Akeza.net : Le prix que vous avez gagné au concours de FIADI vous aide-t-il ?
Ir Nadine NKURUNZIZA : Le prix gagné au concours organisé par FIADI va être versé pour le paiement de 5 mois de loyer. Je tiens à préciser que je suis à la recherche d’un terrain clôturé où je vais installer l’exploitation d’ici peu.
Akeza.net : Quels sont vos perspectives d’avenir ? Où vous voyez-vous d’ici 5ans ?
Ir Nadine NKURUNZIZA : Dans les cinq prochaines années, j’ambitionne de faire de la « Ferme IGICANIRO », un leader dans l’aviculture moderne au Burundi que ce soit en production des œufs de consommation ou des œufs fécondés.
Akeza.net : Pensez-vous que la femme burundaise peut facilement s’intégrer dans le monde entrepreneurial ?
Ir Nadine NKURUNZIZA : Oui bien sûr la femme burundaise peut facilement s’intégrer dans le monde entrepreneurial. Il faut seulement qu’elle prenne conscience et parvienne à vaincre ses peurs. Tout est possible.
Source: Akeza.net